Écriture en miroir : faut-il s’inquiéter ?
Je rebondis sur un article très intéressant sur l’écriture en miroir que vient de publier ma collègue Laurence Pierson. Cela va tout à fait dans le sens d’une conférence à laquelle j’ai assisté il y a 2 ans maintenant. Jean-Paul FISCHER, Professeur émérite de psychologie du développement à l’Université de Lorraine (Laboratoire 2LPNL) en était l’animateur.
Il expliquait que les enfants de 4-5 ans connaissent la forme des caractères mais pas leur orientation gauche-droite. Selon lui, l’inversion des caractères est une étape « normale » du développement. Il faut le temps de mémoriser l’orientation de la lettre ou du chiffre, sachant que cette dernière peut être différente du sens de l’écriture gauche – droite.
J.P. FISCHER expliquait que si le chiffre 3 est bien perçu visuellement comme un 3, la mémoire, elle, peut retenir pendant un certain temps Ɛ.
On peut proposer quelques aides visuelles en rendant le « problème » explicite :
- Il y a des chiffres et des lettres qui regardent à gauche : 7 / 3 / 1 / 2 / 9 / J …
- Il y a des chiffres et des lettres qui regardent à droite : 6 / 4 / 5 / B / C / D / E / F …
A noter que les études confirment qu’écrire en miroir n’est pas lié à la latéralité, il n’y a pas de différence entre les droitiers et les gauchers.
Lors de cette conférence, nous avons réalisé un quiz où nous devions nous prononcer sur l’orientation de tableaux, de panneaux routiers et autres « images » très connus.
Eh bien, les résultats étaient surprenants et… pas dans le bon sens.
Cela montre bien qu’un enfant qui n’est pas entré dans la lecture et qui de fait reproduit/dessine un mot ne mémorise pas forcément son orientation.
Les conclusions de cette conférence se voulaient donc rassurantes. Toutefois, si des inversions persistent en fin de CP et surtout au CE1, il faut voir s’il y a des difficultés en lecture ou des difficultés plus générales.